Publier en se passant d’Amazon ?
Même si je n’ai pas tout à fait finalisé le manuscrit (les plus petits détails sont ceux qui prennent le plus de temps !), je commence à me pencher pour la suite : l’impression et la distribution !
Hey oui, c’est bien beau d’écrire un livre mais pour qu’il soit lu, il faut réfléchir de quelle manière je veux le mettre à disposition.
Au tout début, j’avais de grandes aspirations ! Je voyais les choses en grand !
Un livre à petit prix, avec une impression au maximum éthique et française, une distribution possible en petites et grandes librairies, trouvable en bibliothèques, commandable partout sans attendre de salons ou déverser une fortune en frais de port.
Un livre disponible partout à petit prix et entièrement indépendant des géants pour faire travailler les petits commerçants. Un vrai livre de bisounours magique ! C’est beau d’avoir de grands rêves !
Mais voilà, en faisant de nombreux comparatifs, de recherches, et d’entrer dans les détails, force est de constater à mon grand regret que je ne pourrais pas accomplir toutes mes ambitions dès le premier tome et que j’allais devoir revoir mes aspirations un peu à la baisse (oui, redescendons sur Terre).
Pourquoi ?
Si je veux passer par un imprimeur à la demande qui permet d’être commandable par les librairies, eh bien, il y a un certain coût d’impression (surtout pour 500 pages). Oui, ça je m’en doutais, et je ne pensais pas prendre une grande marge.
En fait, le truc qui bloque, c’est que le livre a un prix unique (c’est comme ça : un ISBN = une édition = un prix). Et que, eh bien, les libraires doivent bien gagner leur vie. Et donc, qu’il faut compter leur part dans le prix final. Donc, coût d’impression + part du libraire + marge = prix final. Or…. Ce raisonnement menait à un prix d’environ 25 euros (enfin 24,90) dans le meilleur cas. Si je tombais en dessous, j’aurai vendu à perte, ce qui n’est évidemment pas pensable (je sais bien que le monde pense que les artistes et les auteurs vivent d’amour, d’eau fraîche et de passion, mais ici, nous sommes quand même lucides – enfin presque).
Alors oui, 25 euros pour un beau livre, ça le fait, mais qui achèterait le livre d’une autrice inconnue à ce tarif ? Sans savoir si le style serait plaisant ? Qui le commanderait en librairie pour de vrai ?
Le problème, ce n’est même pas l’impression à la demande au final. Le coût reviendrait à une douzaine d’euros environ. Le vrai coût, c’est la distribution pour la vente. Évidemment, si je me rends en salon et le vends moi-même, toute la marge, au-delà de cette impression à la demande serait pour moi (et donc, on exclut la distribution par les librairies également). Mais comme je l’ai dit plus haut, je suis encore novice dans les salons et je ne pense pas que je pourrais faire tout mon chiffre d’affaire sur deux ou trois salons d’une année, surtout qu’il faut que les gens se déplacent aussi et ne pourraient tout de même pas le commander en librairie (c’était le point de départ, rappelons-le, qu’on puisse commander mon livre en librairie).
Et c’est là qu’Amazon KDP fait son entrée.
Parce que voilà, commander sur Amazon, c’est simple et tout le monde le fait. Et qu’en France, ils sont partout et rapides. Et qu’ils ne prennent pas en compte la part du libraire (en tout cas, un pourcentage bien moindre qui est pris sur la différence de prix entre l’impression par Amazon, et l’impression d’un autre tiers). Le prix de mon livre descendrait de 10 euros. Aux alentours de 15 euros. Ce n’est évidemment pas mon prix rêvé encore, mais pour le descendre, il faudrait qu’il ait moins de pages aussi ! (est-ce qu’au final il n’est pas plus rentable d’écrire 500 pages mais de diviser l’ouvrage en 2 tomes à imprimer par la suite ? C’est une autre piste de réflexion pour plus tard).
Donc, voilà, je descends de mon piédestal à licornes pour redécouvrir la triste réalité des lois du marché et passerai probablement par Amazon KDP pour à la fois avoir une distribution la plus vaste possible à travers toute la France, et un prix plus raisonnable. Et j’essaierai de préparer le fichier du Kindle de la même façon qui sera encore plus économique (mais forcément virtuel).
Et quand je serai plus riche et plus célèbre, je pourrai revoir mes exigences à la hausse. Ce n’est pas que je les oublie, je les laisse juste de côté pour pouvoir commencer sans me tirer une balle dans le pied. Ça me fait mal au cœur en un sens, mais j’ai dû lister mes priorités, et ma toute première, c’est un prix raisonnable avant tout pour les lecteurs.









